Une conversation avec l’artiste érotique Rajah Foo

L’enfant vert

L’œuvre de Rajah Foo est souvent marquée par une touche gothique. Son travail utilise le suspense, des images troublantes et des paysages ruraux pour créer des récits visuels. Ces œuvres suscitent des émotions profondes chez le spectateur. Au cœur de son travail se trouve le thème de la pénétration et du désir. Les scènes entraînent le spectateur dans une célébration de la libido.

J’étais étudiant à L’école des beaux-arts de Nancy en France. Je discutais avec la professeure de culture générale, Geneviève B. Tout ce que je produisais était lié l’énergie sexuelle: sulptures représentant des couples de danseurs, minotaures, peintures et dessins pornographiques. Tout cela etait loin de tout ce que je voyais chez les autres etudiants, à l’introspection conceptuelle. Les enseignants étaient gênés par mon travail. Geneviève m’a dit d’un mot: tu es un artiste différent.

La coquille bleue

J’ai découvert, alors que j’étais enfant, dans la bibliothèque de ma mère le livre de ” Pauline Réage ” Histoire d’O. Une lecture comme un éblouissement. Plus tard, Sade dont la biographie m’a plus impressionnée que l’œuvre. Je fais de Freud et David Lynch, des compagnons intimes, quitte à les trahir, pour explorer l’opacité du désir. Mais j’ai peur d’être trop long… ( mythologie grecque, Bataille, Klossovski…) j’ajouterai simplement que la littérature m’a touchée la première, avant la peinture ou la sculpture.

Diane

Je crois que les deux artistes qui m’ont le plus marqué sont Hans Bellmer et sa poupée, et Max Ernst pour ses extraordinaires découpages comme ceux d’une semaine de bonté.

La fleur crue

Vous voyez, vous avez bien perçu dans mon travail ceux qui l’accompagnent. Un mot me plaît particulièrement dans vos propos: totémique. Il contient une forme de spiritualité, de brutalité et de mystères antiques. Il me fait penser à la fascination qu’exerce sur moi le mythe de Pasiphae depuis que je l’ai lu, enfant. On y trouve la puissance du désir, le scandale qu’il suscite, comme il renverse le monde. Mes dessins sont des images lentes extraites de toute cette exploration.

Le cercle de l’horizon

Je ne contacte jamais les galeries, je ne sais pas à l’aise avec les inconnus, et je sais que nombreux sont les artistes qui les sollicitent. Il y a une exception à ce tableau, la galerie Arts Factory à Paris, qui m’a accueilli lors d’une exposition collective, et le 8 octobre cette année pour signer un livre que m’a consacré les editions première heure.

©Rajah Foo November 2025

Hôtel de la Providence by Rajah Foo

Publications and exhibitions by Rajah Foo:

2007 Orgien (collective), Hans-Jürgen Döpp, éditions Area
2008 Exhibition Happy Valentine Libertine! Alexandre Pavlenko, Violeta Caldes and Rajah Foo, galerie Émilie Dujat, Bruxelles
2018 Le Jardin des délices (Les Crocs électriques n° 119)
2018-2019-2020 Le Bateau n° 14, 16 et 17 (collective)
2019 La Squaw (Images cachées – Images devinettes) (collective), éditions parisiennes Michel Lascault
2020 Les Crocs électriques group show, Arts Factory gallery, Paris
2021 The Chained Faun (collective), Portugal
2022 Éros mécanique n°8 (Japon theme), Hector Domiane
2022 Eroticamente explicito (cover and back cover), Gabriele Conti, éditions Dunken, Argentina

Links:

Rajah Foo : https://rajahfoo.wixsite.com/rajahfoo

Prenez la 111e rue jusqu’à DaDa

Photography by ©Laetitia Corbomecanik

Written by ©Mitchell Pluto from Occultations: Lullabies for Space Travel

Ce spectacle comprend des lumières stroboscopiques et des effets atmosphériques ; la discrétion du spectateur est recommandée.

Un flash est un crâne qui vibre.
Son aspect visuel provoque une photopsie et des sensations au niveau du lobe temporal.
Les rencontres fantomatiques ont des allures psychiques.
Observez des étincelles électriques dans l’atmosphère, entre les nuages ​​et l’air.
Les images du film défilent au-dessus d’un faisceau de rayons.
Le projectionniste s’assure que le son et l’image de la bobine sont synchronisés.
Des trous vides consomment la matière tandis que le compte à rebours se transforme en un drain optique.
Une femme nue et cramoisie danse. Avec ses seins généreux et son collier de perles de crânes ondulant, elle marque la surface de notre mémoire rétinienne.

Il s’agit d’un procédé de lumière polarisée aux silhouettes exceptionnelles.
Les ombres caressent les contours.
Le cordon ombilical nourrit un embryon, de la même manière qu’un fil soutient un astronaute.
Pendant un instant, une pieuvre du futur nous observa jusqu’à ce qu’elle projette de l’encre, rendant les observateurs inconscients.
L’obscurité se remplit d’une illumination à motifs, jusqu’à une nuée de chauves-souris albinos en vol.
Les drones sont des OVNIs partout.
Une immense colonie de fourmis sur Terre a envahi et dévoré une simple feuille flottante.
La foule s’amusait au parc d’attractions jusqu’à ce que le programme lui ordonne de former des lignes.
Le fossile d’une orchidée montrait une minuscule danseuse du ventre à l’intérieur, en accéléré.
La fleur était un signal intelligent voyageant à travers le temps.
Un déluge d’éclairs éclipsait tout ce qui l’entourait.
Une façon de contacter les extraterrestres était la danse du cerceau.

Ce cercle vient d’ailleurs.
Évitez de vous leurrer. Les voyages spatiaux impliquent le vieillissement, la mutation et la mort. C’est aussi simple que ça.
Observez comment les ondes de radiation dissolvent les éléments dans le néant.
Ensuite, la chasse aux iguanes. Ne vous inquiétez pas, ce sont de gentils lézards en quête d’un en-cas.
L’homme prothétique n’a aucun loisir, car les objets orientent son expérience vers une série télévisée.
Suivez la figure nageant du tronc cérébral, à travers le système limbique, jusqu’au tableau de bord néomammifère.
La Créature du Lagon Noir, malgré son portrait,
n’est pas misogyne. Au contraire, elle incarne le principe du plaisir et illustre la conception de la nature.
La plupart des gens entendent le saxophone flirter avec eux.
Le mouvement rotatif tourbillonne de points qui s’épanouissent dans les danseurs Dogan célébrant la cérémonie du Sigui avec des masques. L’extérieur d’un masque reflète son noyau central, situé de la 111e rue à DaDa.

Laetitia Da Beca: Peintures, Matières et Graphismes

J’evolue dans le monde des arts plastiques , de l’expression corporelle et dans le milieu alternatif parisien depuis très jeune. J’ai donc explore diverses techniques et directions : peinture , photographie , dessin , graphisme , video , danse et travail sur le corps.

Depuis ces 15 dernières annnees , j’ai fait des expositions et performances en France et quelquescollaborations qui m’on ouvert de nouveaux horizons.
Le public me connait plus pour mes photograhies , mes performances ou mes mises en scène des corps ( dans la cadre fetichiste , danse ou autre ) pour la simple raison que je viens des arts plastiques mais que j’ai fait une pause de 10 ans dans le domaine de la peinture pour y revenir après
une renaissance.

La plupart des peintures presentes ici , acryliques ou à l’huile sont des œuvres en grand format , antre 1 m et 1 m 20 de hauteur .
Deux series emergent , l’une totalement dans la recherche et le jeu graphique , l’autre est une plongee dans la matière brute à travers les mediums et les volumes.

Dans mes peintures , le corps est plutot reduit à l’expression de chocs emotionels devenus physiques, j’y introduis parfois des cicatrices ou blessures ouvertes.

Je dirais qu’on y navigue plus dans le subconscient , dont l’exploration brute instinctive voir animal que me mène finalement ensuite à ritualiser en toute conscience ( mon travail photographique et de
performance).

La demarche chamanique de rendre visble les esprits est toujours presente dans les deux cas. Mon attrait pour l’exploration psychedelique du subconscient , le symbolisme universel , le domaine du reve reconnecte au quotidien , le rapport à l’invisible et l’interet esoterique qui en decoulennt ont toujours etait la des l’enfance.

Mes influences picturales sont très diverses des arts premiers au classicisme , des arts sacres aux symbolistes , du street art à la bande dessine SF ( pour moi , tout est source d’inspiration et de stimulation technique , graphique et de vibration de couleurs ) et biensur les surrealistes et leur grande revolution.

Written by ©Laetitia Da Beca (Corbomecanik)

Ascendant Verseau, Laetitia Corbomecanik

J’évolue dans le monde des arts plastiques , de l’expression corporelle et dans le milieu alternatif parisien depuis très jeune . J’ai donc exploré diverses techniques et directions : peinture , photographie , dessin , graphisme , video , danse et travail sur le corps.

Depuis ces 15 dernières annnées , j’ai fait des expositions et performances en France et quelques collaborations qui m’on ouvert de nouveaux horizons. Il y a un moment ou j’ai glissé de la peinture et de la representation du corps à la mise en scène directe des corps et des ames à travers la photographie , le corps au sens large comme moyen d’expression.

Il m’est rapidement venu un questionnement sur mon propre érotisme face aux archetypes simplifiés et imposés par la société de consommation. Durant des siècles d’histoire de l’art , les femmes ont été enfermées dans le rôle de sujet de fantasme érotique , mais empechées dans l’expression de leur propre érotisme loin des attentes sociales , ce qui explique le fait que toute une génération actuelle parte dans cette direction à la suite des pionnières du siècle dernier.

Dans la jouissance esthétique et tactile de la matière , j’y trouve une relation au spirituel dans le monde des fantasmes qui ouvre une porte à la fois physique , énergetique , psychologique et mystique . La sensualité comme acte quasi religieux , la sensualité comme prière.

Mes influences profondes dans la démarche et l’esthétique sont clairement celle des suréalistes ( dont certains pionniers qui ont abordé l’érotisme du fétichisme ) Etant de la génération de1976 , j’ai été aussi très influencée par la vague rock punk goth newwave des années 80 et j’ai été jeune ado et jeune adulte dans les années 90 pendant l’emergeance des mouvements technos sauvages. Les attitudes des femmes de la scène rock comme Lydia Lunch par exemple ( parmis beaucoup d’autres ) ont clairement ouvert la porte à ma generation. C’est aussi dans ce monde rock notament gothique et new wave que j’ai decouvert très jeune mes tendances au fetichisme et aux mises en scène BDSM.

Dans la photographie , les artistes comme Robert Mapplethorpe me parlent beaucoup , le fait d’aborder des sujets parfois crus ou qui peuvent paraître provoquant mais dans un style presque academique pour un rendu raffiné , les photographies de sexe ou de fleur y sont representé avec la meme sensualité , ramenées au meme niveau.

En ce qui concerne la littérature , je citerai ‘ L’histoire de l’oeil ‘ de Georges Bataille , ‘incontournable ..Les oeuvres d’Henry Miller m’interessent beaucoup , j’y retrouve cette errance hedoniste , urbaine ou se melent sexualité et philosophie ‘ King kong théorie ‘ de Virginie Despentes est également un de mes livres de chevet , je le considère comme le livre de ma génération en ce qui les femmes et leur sexualité face à la société . Mon autre influence est bien évidement l’érotisme asiatique , en particulier japonais , les classiques comme ‘ L’empire des sens ‘ par exemple , le shibari ( le bondage japonais ) , le coté rituel et très martial dans la mise en scène de l’eros.

written by ©Laetitia Corbomecanik